Langues et cultures autochtones

Cet atelier s’adresse à la fois aux familles autochtones et à toute personne intéressée à mieux comprendre le développement langagier des enfants issus de ces nations. Découvrez à quel point la richesse de leur bagage linguistique et culturel façonne leur développement. Vous constaterez que le contexte de bilinguisme ou multilinguisme peut influencer la communication et les apprentissages. Enfin, vous serez sensibilisés à l’importance de surveiller l’évolution du langage des enfants en tenant compte des différences culturelles, afin de repérer les difficultés, s’il y a lieu, et intervenir précocement.

Ma langue, mes racines

Approfondissez votre réflexion par rapport à votre situation personnelle :

– Selon mes valeurs et mon bagage culturel, quelle(s) langue(s) est-il important pour moi d’apprendre à l’enfant ?
– Comment puis-je renforcer/valoriser cette ou ces langue(s) au quotidien ?
– Qui sont mes ailiers pour stimuler le langage de l’enfant dans différents contextes (ex : milieu familial, service de garde ou école, voisinage/communauté) ?

Bien accueillir l'enfant

Intégrer un nouveau milieu et apprendre une langue seconde peut représenter un choc culturel pour les enfants autochtones. Consultez le document ci-dessous pour connaître quelques astuces visant à faciliter l’intégration des enfants dans ce type de situation.

Télécharger le document

Apprendre plusieurs langues

Selon la situation de bilinguisme qui s’applique le mieux à l’enfant, où est-il rendu parmi les étapes de développement langagier ci-dessous ?

ο  L’enfant ne fait pas la différence entre les deux langues, il utilise les premiers mots qui lui viennent en tête, quelle que soit la langue.

ο  L’enfant commence à séparer les langues, il comprend qu’un même objet est nommé différemment dans chaque langue.

ο  L’enfant choisit d’utiliser une langue plutôt que l’autre selon la situation ou la personne à qui il parle (ex : français à la garderie, innu-aimun à la maison).

ο  L’enfant s’exprime majoritairement dans une langue, même s’il est compétent dans les deux langues (langue principale vs. langue seconde).

ο  L’enfant tente de s’exprimer dans sa langue maternelle, car il ne maitrise pas encore la langue seconde.

ο  L’enfant écoute les autres mais reste silencieux, car il n’est pas encore à l’aise de s’exprimer en langue seconde.

ο  L’enfant utilise des mots simples en langue seconde ou des expressions apprises par cœur.

ο  L’enfant comprend bien et commence à pouvoir converser en langue seconde.

ο  L’enfant est capable de communiquer aisément dans sa langue maternelle comme en langue seconde, même s’il peut parfois les mélanger.

Télécharger les étapes du bilinguisme successif

Développer le langage

Quelles sont les ressources dans mon milieu pour soutenir le développement langagier des enfants ?

Grilles de développement du langage

Suggestion : Complétez la grille correspondant à l’âge de l’enfant, afin d’avoir un aperçu des habiletés langagières attendues.

Télécharger les grilles

Ces grilles ont été conçues pour les enfants unilingues francophones. Elles pourraient ne pas convenir parfaitement aux enfants issus d’autres cultures ou parlant d’autres langues. Consultez les indications ci-dessous pour bien les interpréter :

Le développement normal du langage des enfants autochtones est peu documenté. Les données révèlent que certains enfants autochtones pourraient avoir un décalage de 6 mois avec ce qui est attendu en français dans ces grilles. Ce décalage serait lié aux styles/méthodes d’apprentissage autochtones et aux particularités de certaines langues autochtones, il devrait se résorber à l’âge scolaire. Par contre, il ne faut pas attendre avant de consulter ou d’intervenir si on s’inquiète, pour mettre toutes les chances du côté de l’enfant. L’orthophoniste pourra discuter avec les parents et les membres de la communauté pour faire les recommandations appropriées.

Important : Si des éléments ne sont pas appropriés pour votre langue/culture, il serait préférable de ne pas en tenir compte (ex : contact visuel).

Pour les enfants bilingues, on peut vérifier si l’enfant fait ce qui est attendu pour l’âge dans au moins une langue. Pour le nombre de mots utilisés par l’enfant, il faut additionner les mots que l’enfant utilise dans toutes ses langues.

Important : Si des éléments ne sont pas appropriés pour votre langue/culture, il serait préférable de ne pas en tenir compte (ex : contact visuel).

Activités interactives

Explorez les activités ci-dessous pour partager des éléments de votre culture, tout en stimulant le langage des enfants et en vous amusant !

Les langues autochtones au Québec

Parmi les 11 langues des nations autochtones au Québec, deux ne sont pratiquement plus parlées mais sont en revitalisation : le wendat et le wolastoqey latuwewakon (malécite). L’aln8ba8dawaw8gan (abénakis) est en situation critique, alors que trois autres langues sont menacées : le kanien’kehà (mohawk), le mi’kmawi’simk (micmac) et l’anishnaabemowin (algonquin). Les cinq autres langues soit l’atikamekw nehirowimowin, l’innu-aimun, l’iiyiyuu ayimuun (cri), l’iyuw iyimuun (naskapi) et l’inuktitut sont mieux préservées.

Valorisons les langues autochtones,

pour préserver cet héritage culturel précieux !

Sources : Drapeau Lynn, Les langues autochtones du Québec : état des lieux et propositions pour l’action. Beaulieu Alain, Les Autochtones et le Québec : Des premiers contacts au Plan Nord.

Le saviez-vous ?

C’est à la langue parlée par les Wendats, que l’on doit le nom « Canada », une déformation de « kanatha », mot qui signifie « ville » ou « village ».

Le nom « Québec » serait quant à lui emprunté à une langue algonquienne : « kebec » signifie « rétrécissement, passage étroit » faisant référence au rétrécissement du fleuve St-Laurent. Cette appellation serait aussi voisine du mot mi’kmaq « gepe’g » qui signifie « bouché ».

Découvrez les nations autochtones au Québec…

Les Abénakis


Population et territoire
Odanak et Wôlinak, les deux communautés abénakis du Québec, sont situées sur la rive sud du Saint-Laurent, près de Trois-Rivières, entre Sorel et Bécancour. On compte plus de 3 000 Abénakis au Québec, dont 400, au moins, demeurent à Odanak et à Wôlinak. Des centaines d’Abénakis vivent en dehors de leur communauté, un peu partout en Amérique du Nord.

Langue
L’abénakis appartient à la grande famille linguistique et culturelle algonquienne. Au Québec, les Abénakis parlent français, et plusieurs d’entre eux connaissent aussi l’anglais. La langue abénakise est toujours parlée par certaines personnes aînées.

Les Anishinaabeg (Algonquins)


Population et territoire 
Sur 12 607 Anishinaabeg, environ 6 000 habitent les 9 communautés de la nation. Sept des communautés anishinaabeg se trouvent en Abitibi-Témiscamingue, plus précisément à Hunter’s Point, à Kebaowek, à Lac-Simon, à Kitcisakik, à Pikogan, à Timiskaming et à Winneway. Les deux autres, Lac-Rapide et Kitigan Zibi, sont situées dans la région de l’Outaouais.

Langue 
L’anishinaabemowin est parlée dans la plupart des communautés; certaines personnes aînées ne connaissant d’ailleurs ni l’anglais ni le français. Comme langue seconde, les Anishinaabeg utilisent l’anglais ou le français, et plusieurs sont trilingues.

Les Atikamekw


Population et territoire 
Les Atikamekw, au nombre d’environ 8 000, habitent principalement Manawan, au nord de la région de Lanaudière, de même que Wemotaci et Opitciwan, en Haute-Mauricie.

Langue 
L’atikamekw est parlé par toute la population, tandis que le français est utilisé comme langue seconde.

Les Eeyou (Cris)


Population et territoire 
Avec environ 21 000 personnes, les Cris comptent parmi les nations autochtones les plus populeuses du Québec. Les neuf communautés cries sont situées sur les rives de la baie James (Waskaganish, Eastmain, Wemindji et Chisasibi) et de la baie d’Hudson (Whapmagoostui), ainsi qu’à l’intérieur des terres (Nemaska, Waswanipi, Mistissini et Oujé-Bougoumou).

Langue 
La totalité de la population parle la langue crie, tandis que l’anglais est la langue seconde de la majorité. Un grand nombre de personnes, des jeunes surtout, parlent aussi français.

Les Innus


Population et territoire
Sept des neuf communautés innues du Québec sont réparties le long de la côte nord du fleuve Saint-Laurent. Ce sont Essipit, Pessamit, Uashat-Maliotenam, Mingan, Nutashkuan, Unamen Shipu (La Romaine) et Pakuashipi. Une autre communauté, Mashteuiatsh, est située au Lac-Saint-Jean, tandis que celle de Matimekosh–Lac-John est adjacente à Schefferville. La nation innue compte plus de 16 000 personnes, ce qui en fait la troisième nation autochtone la plus populeuse du Québec, après la nation mohawk et la nation crie. 

Langue 
L’innu-aimun constitue la langue première parlée par la majorité des membres de la nation, leur langue seconde étant le français. Les Innus du Labrador parlent quant à eux l’anglais comme langue seconde.  

Les Inuit


Population et territoire 
Au Québec, les Inuit habitent le Nunavik, un vaste territoire situé au nord du 55e parallèle. La population du Nunavik – environ 12 000 Inuit – se répartit dans 14 villages comptant entre 100 et 1 700 habitants. Ces villages, distants de plusieurs centaines de kilomètres les uns des autres, sont situés sur les littoraux de la baie d’Hudson, du détroit d’Hudson et de la baie d’Ungava. Une centaine d’Inuit vivent à Chisasibi, un village cri de la Baie-James.

Langue 
L’inuktitut comprend cinq dialectes principaux au Canada : l’inuvialuktun (provenant de la région d’Inuvialuit, dans les Territoires du Nord-Ouest), l’inuinnaqtun (dans l’ouest du Nunavut), l’inuktitut (de l’est du Nunavut), l’inuktitut (du Nunavik) et le nunatsiavumiuttut (de Nunatsiavut). Plusieurs Inuit parlent aussi le français ou l’anglais, certains sont trilingues.

Les Kanien'kehà:ka (Mohawks)


Population et territoire 
Avec près de 20 000 personnes, les Mohawks forment au Québec la plus populeuse des nations autochtones. Ils sont regroupés en trois communautés : Kahnawake, Akwesasne et Kanesatake. 

Langue 
La langue d’usage des Mohawks est l’anglais. Plusieurs parlent le kanien’kehà (mohawk), et de plus en plus de Mohawks s’expriment en français. 

Les Mi’kmaq (Micmacs)


Population et territoire 
Le Québec abrite plus de 5 000 Mi’kmaq constitués en trois groupes. En Gaspésie, la communauté de Listuguj dispose d’un territoire à l’embouchure de la rivière Ristigouche, tandis que celle de Gesgapegiag en possède un à l’embouchure de la rivière Cascapédia, près de la municipalité de Maria. Quant aux quelques 510 Mi’kmaq qui forment la bande de Gespeg, ils n’ont pas de territoire de réserve et vivent principalement à Gaspé et à Montréal. 

Langue 
Le mi’kmawi’simk est enseigné à l’école et parlé par plusieurs membres des communautés de Listuguj et de Gesgapegiag. L’anglais est la langue seconde. Les Mi’kmaq de Gespeg parlent surtout français et de plus en plus de jeunes connaissent aussi bien le français que l’anglais. 

Les Naskapis


Population et territoire 
La nation naskapie compte environ 1 450 personnes, dont plus de 930 vivent dans le seul village naskapi du Québec, Kawawachikamach, situé dans le nord du Québec, à environ 15 km de Schefferville. 

Langue 
Le naskapi est parlé par toute la population et l’anglais est la langue seconde. 

Les Wendats


Population et territoire
Les Wendats constituent l’une des nations les plus urbanisées du Québec. Leur unique communauté, Wendake, est adjacente à la ville de Québec. Quelques 1 500 Wendats y habitent. 

Langue 
Les Wendats parlent français. Le wendat est considéré comme éteint, mais un projet de recherche est en cours afin d’en assurer la revitalisation. 

Les Wolastoqiyik (Malécites)


Population et territoire 
Environ 780 Wolastoqiyik habitent au Québec. Ils ne sont pas regroupés en communauté, mais vivent dispersés sur le territoire québécois. La Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk dispose néanmoins d’un territoire de réserve, désigné Kataskomiq, qui est situé dans le canton de Whitworth, près de Rivière-du-Loup, et d’un petit lot à Cacouna. 

Langue 
Les membres de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk vivant au Québec parlent français et plusieurs connaissent aussi l’anglais. Le wolastoq est encore parlé par certains locuteurs du Maine et du Nouveau-Brunswick.

Merci à nos précieux partenaires